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Le conseil d’administration du FMI achève la première revue du programme du Sénégal appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique

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La pandémie de COVID-19 pèse lourdement sur l’économie sénégalaise : la croissance devrait atteindre 1,1 % en 2020 selon les projections, contre 5,3 % en 2019.

Les autorités ont agi rapidement pour contenir la pandémie et en atténuer les répercussions économiques, avec l’appui de financements supplémentaires de la part de leurs partenaires au développement et de la participation à l’initiative de suspension du service de la dette appuyée par le G20 et le Club de Paris.

À court terme, le défi principal est d’exécuter les mesures de lutte contre la crise de manière efficace et transparente.

Washington : Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la première revue du programme du Sénégal appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE) [1] .

L’accord avec le Sénégal au titre de l’ICPE a été approuvé le 10 janvier 2020 (voir communiqué de presse no 20/06) à l’appui de la deuxième phase de la stratégie nationale de développement des autorités, le Plan Sénégal Émergent. Il repose sur trois grands piliers : réaliser une croissance élevée, durable et inclusive ; consolider la stabilité macroéconomique à travers une politique budgétaire prudente, notamment en augmentant les recettes et en améliorant l’efficience des dépenses, et à une bonne gestion de la dette ; et gérer le secteur du pétrole et du gaz de manière durable et transparente.

La pandémie de COVID-19 a modifié sensiblement les perspectives établies au moment de l’approbation de l’accord ICPE, et a mis fin à une période de croissance vigoureuse qui a avoisiné en moyenne 6½ % au cours des six dernières années. Les mesures d’endiguement, le ralentissement de la demande extérieure, la baisse des envois de fonds des travailleurs expatriés et l’arrêt soudain des déplacements et du tourisme portent un coup dur à l’économie sénégalaise. Il est maintenant prévu que la croissance du PIB atteindra 1,1 % en 2020, contre 5,3 % en 2019, la vigueur de la reprise étant entourée d’une grande incertitude et exposée à des risques considérables.

Les autorités ont pris des mesures importantes pour contenir la pandémie et en atténuer les répercussions économiques, avec l’appui de financements supplémentaires de la part de leurs partenaires au développement et de la participation à l’initiative de suspension du service de la dette appuyée par le G20 et le Club de Paris. En avril, le FMI a décaissé 323,6 millions de DTS (environ 442 millions de dollars, ou 100 % de la quote-part du pays) au titre de l’instrument de financement rapide et de la facilité de crédit rapide pour aider le Sénégal à satisfaire les besoins urgents de financement de la balance des paiements qui sont liés à la pandémie.

Les services du FMI et les autorités se sont entendus sur une loi de finances révisée pour 2020 qui intègre la riposte à la COVID-19, avec une hausse considérable des dépenses de santé, un soutien ciblé aux personnes vulnérables et des mesures de stabilisation économique de grande ampleur. Le déficit budgétaire augmentera temporairement à 6,1 % du PIB et, une fois que la situation reviendra à la normale, il devrait redescendre à 3 % du PIB d’ici 2022, ce qui correspond au critère de convergence budgétaire régionale.

La mise en œuvre du programme a été satisfaisante : tous les objectifs quantitatifs, sauf un, ont été atteints à fin décembre 2019, et les réformes structurelles ont bien progressé. Les objectifs quantitatifs du programme ICPE pour fin juin et fin décembre 2020 sont en train d’être ajustés afin que l’impact de la pandémie soit pris en compte, et les objectifs de réforme sont simplifiés afin que les autorités puissent se concentrer sur la crise.

À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Le Sénégal paie un lourd tribut à la pandémie de COVID-19. L’affaiblissement de la demande extérieure, l’arrêt soudain des voyages et du tourisme, la baisse des envois de fonds des travailleurs expatriés et les effets des mesures d’endiguement prises par les autorités nationales pèsent sur l’activité. Les perspectives à court terme sont moroses et très incertaines. Une reprise progressive est attendue au deuxième semestre de 2020 et en 2021, même si les perspectives risquent d’être révisées à la baisse.

« Les autorités ont agi rapidement pour atténuer l’impact de la pandémie en augmentant les dépenses de santé et en offrant une aide ciblée aux ménages vulnérables et aux entreprises. La volonté des autorités de garantir la pleine transparence des dépenses d’urgence et du financement au titre de l’initiative d’allégement du service de la dette, ainsi que d’en être pleinement responsables, est notée avec satisfaction et contribuera à assurer la cohésion sociale et à mobiliser une aide financière extérieure. Tandis que la crise se poursuit, les autorités doivent accroître leur aide aux populations les plus pauvres et à l’économie informelle, y compris aux petites et moyennes entreprises.

« L’expansion budgétaire temporaire qui est prévue dans la loi de finances révisée pour 2020 devrait contribuer à financer la réponse sanitaire, à protéger les moyens de subsistance et à soutenir l’activité. Une fois que la situation se normalisera, il sera essentiel de mener une politique budgétaire bien ancrée et solide à moyen terme pour assurer la viabilité de la dette et la stabilité régionale. Dans ce contexte, la volonté des autorités d’en revenir à un déficit équivalant à 3 % du PIB d’ici 2022 est notée avec satisfaction.

« L’exécution de la politique économique dans le cadre du programme au titre de l’instrument de coordination de la politique économique a été satisfaisante, en dépit des circonstances difficiles. Pour ouvrir la voie à une reprise vigoureuse et inclusive, les autorités devront continuer de s’attacher à améliorer le climat des affaires et à stimuler l’investissement du secteur privé, tout en poursuivant les réformes en cours visant à améliorer la gestion de la dette, à accroître les recettes et à renforcer la gestion des finances publiques. Par ailleurs, le ralentissement accentue les risques pesant sur la stabilité financière : ceux-ci doivent être suivis de près, car le secteur bancaire a un rôle essentiel à jouer dans le financement de la reprise. »

 

Tableau 1. Sénégal : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2019–251
2019 2020 2021 2021 2022 2023 2024
Prel. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.
(variation annuelle en pourcentage)
Revenu national et prix
PIB à prix constants 5.3 1.1 4.0 6.0 12.2 8.1 6.0
Dont: PIB hydrocarbures 5.3 1.1 4.0 6.0 7.3 7.2 7.3
Dont: PIB hors hydrocarbures 28.1 -16.1
Dont: PIB hors agriculture 5.8 0.9 4.1 6.2 12.9 8.3 6.0
Déflateur du PIB 1.7 2.5 1.7 0.8 4.2 1.6 1.5
Prix à la consommation
Moyenne annuelle 1.0 2.0 2.0 1.9 1.5 1.5 1.5
Fin de période 0.6 2.5 0.9 2.8 0.4 2.4 0.7
Secteur extérieur
Exportations, f.à.b. (francs CFA) 12.3 -11.9 12.7 21.6 76.4 13.3 8.6
Importations, f.à.b. (francs CFA) 4.7 -8.2 12.1 15.8 20.5 9.2 9.4
Volume des exportations 12.7 -6.3 12.7 17.1 101.7 11.1 5.8
Volume des importations 9.0 0.8 16.1 11.6 14.7 7.7 7.5
Termes de l’échange (« – » = détérioration) 3.7 3.2 3.6 0.1 -16.8 0.6 0.9
Taux de change effectif nominal -1.3
Taux de change effectif réel -4.5
(Variation en pourcentage de la monnaie au sens large au début de l’année)
Monnaie au sens large 8.2 8.4 8.0
Avoirs intérieurs nets 7.5 7.1 2.0
Crédit à l’État (net) 1.7 7.5 1.4
(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)
Opérations financières de l’État
Recettes 20.2 21.0 20.0 20.6 21.1 21.3 22.0
Dons 1.6 3.5 2.5 2.4 2.0 1.7 1.7
Dépenses totales et prêts nets 24.0 27.1 24.5 23.7 24.1 24.3 25.0
Solde budgétaire global
Base ordres de paiement, dons exclus -5.5 -9.6 -7.0 -5.4 -4.9 -4.7 -4.7
Base ordres de paiement, dons inclus -3.8 -6.1 -4.5 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Capacité de financement (hors SENELEC) -3.1 -6.1 -4.5 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Solde budgétaire primaire -1.9 -4.0 -2.6 -1.0 -1.1 -1.1 -1.0
Épargne et investissement
Solde courant (transferts officiels inclus) -7.7 -8.8 -10.2 -11.0 -3.9 -3.9 -4.5
Solde courant (transferts officiels exclus) -7.8 -10.5 -11.0 -11.7 -4.3 -4.1 -4.7
Investissement intérieur brut 31.7 29.7 32.5 34.6 35.7 33.8 33.6
Publique2 7.3 8.7 8.3 8.4 9.2 9.7 9.7
Non publique 24.4 21.0 24.2 26.2 26.6 24.1 23.9
Épargne nationale brute 24.0 20.9 22.3 23.6 31.8 29.9 29.1
Publique 6.6 7.3 6.2 6.7 8.8 10.0 10.6
Non publique 17.4 13.6 16.0 16.8 22.9 19.9 18.5
Dette publique totale3 64.1 68.6 70.4 70.5 64.5 62.3 61.3
Dette publique intérieure 4 10.9 11.0 12.8 13.6 14.1 15.7 16.9
Dette publique extérieure 53.2 57.7 57.6 56.8 50.4 46.6 44.3
Service de la dette publique3
En pourcentage des recettes publiques 23.0 23.7 22.4 28.0 24.7 29.6 24.2
Pour mémoire
Produit intérieur brut (milliards de FCFA) 13,815 14,307 15,123 16,164 18,890 20,753 22,341
Dont non-hydrocarbures (milliards de FCFA) 13,815 14,307 15,123 16,289 17,681 19,174 20,990
Produit intérieur brut (milliards de dollars) 23.6
Part des hydrocarbures dans le PIB total (%) 6.4 7.6 6.0
Taux de change nominal (FCFA/dollars, moyenne annuelle) 586
Sources: autorités sénégalaises; estimations et projections des services du FMI.
1 Sur la base des nouveaux comptes nationaux, rebasé en 2014
2 Reflète le reclassement de l’investissement public.
3 À compter de 2017, la dette, le service de la dette et les recettes publiques incluent des données préliminaires qui couvrent le secteur public au sens plus large.
4 La dette intérieure inclut les titres publiques émis en monnaie nationale et détenus par des résidents de l’UEMOA.

 

Département de la communication du FMI

 

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