Pour une répartition plus large des bénéfices du commerce

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Un rapport renouvelle les connaissances, les données et les outils pour faire en sorte que le commerce profite au plus grand nombre

Le commerce mondial a contribué à la croissance et à la réduction de la pauvreté au cours des trente dernières années, mais ses bienfaits pourraient être plus inclusifs, estime aujourd’hui la Banque mondiale. Diffuser plus largement les bénéfices du commerce, à l’intérieur des pays et entre eux, pourrait s’avérer déterminant alors que le monde cherche à se relever d’une pandémie qui a balayé des années de progrès dans la lutte contre la pauvreté.

Un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé en anglais The Distributional Impacts of Trade: Empirical Innovations, Analytical Tools and Policy Responses, propose des analyses inédites et de nouveaux outils pour permettre aux responsables politiques de veiller à ce que le commerce profite davantage aux pauvres. En effet, c’est en recensant à l’avance les activités et les régions les plus touchées par les changements dans la structure des échanges qu’il est possible de concevoir des politiques susceptibles de maximiser les profits et d’atténuer les pertes potentielles.

« Il ne fait aucun doute que l’essor du commerce au cours des trente dernières années a contribué à réduire considérablement la pauvreté dans le monde, mais les bénéfices n’ont pas été partagés de manière équitable, souligne Mari Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats. Le commerce joue un rôle essentiel dans la réponse aux pandémies, car il permet que la nourriture et les médicaments franchissent librement les frontières et que les vaccins soient distribués là où ils sont nécessaires. De meilleures politiques doivent être mises en œuvre pour rendre le commerce plus inclusif, alors que nous nous efforçons de reconstruire en mieux et de tracer la voie vers un développement vert, résilient et inclusif. »

Dans les pays en développement, les responsables politiques peuvent utiliser les conclusions, les données et les solutions détaillées dans le rapport pour mieux comprendre les effets distributifs du commerce, suivre la mise en œuvre des politiques destinées à les prendre en compte et coordonner les actions au sein du gouvernement.

L’intensification rapide des échanges internationaux a été un moteur essentiel de la croissance et de la réduction de la pauvreté dans les pays en développement. Entre 1990 et 2017, la pauvreté dans le monde est passée de 36 à 9 % tandis que les pays en développement augmentaient leur part des exportations mondiales de 16 à 30 %. De nombreux pays ont profité du commerce pour créer des emplois, stimuler les exportations, réduire la pauvreté et développer une prospérité partagée.

Cependant, l’évolution des politiques commerciales a créé des gagnants et des perdants. Certains groupes et certains travailleurs n’en ont pas bénéficié autant que d’autres, ce qui a parfois sapé le soutien des populations à la libéralisation du commerce et entraîné une montée en puissance des tendances protectionnistes.

Les bénéfices cumulés du commerce sont clairement établis, mais les profits et les pertes ont souvent été très concentrés et particulièrement visibles dans certains secteurs, emplois et régions, et ce plus durablement qu’on ne le pensait auparavant. C’est là une des conclusions de l’étude, qui a analysé l’impact du commerce sur l’emploi, la consommation et la pauvreté en Afrique du Sud, au Bangladesh, au Brésil, au Mexique et au Sri Lanka.

Ce nouveau rapport fournit aux décideurs des outils pour analyser les effets des politiques commerciales sur les régions, les secteurs d’activité et les travailleurs des pays en développement. De cette manière, les gouvernements pourront mieux appréhender l’impact du commerce sur les revenus et les salaires, les niveaux d’emploi formel, la consommation, la pauvreté et les inégalités, tant à l’échelon national qu’infranational.

Mieux comprendre les effets distributifs du commerce est essentiel pour concevoir de meilleures politiques, de manière à répartir plus largement les bénéfices du commerce pour que celui-ci profite à tous. C’est en réduisant au minimum ses retombées négatives et en maximisant ses avantages qu’il sera non seulement possible de lutter contre la pauvreté, mais aussi de contrecarrer la montée en puissance du nationalisme économique.

COVID-19 : l’action du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale, l’une des principales sources de financements et de connaissances pour les économies en développement, prend des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider ces pays à faire face aux conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie de COVID-19. Une enveloppe de 12 milliards de dollars est notamment destinée à aider les pays à revenu faible et intermédiaire à assurer l’achat et la distribution de vaccins, de tests et de traitements anti-COVID et à renforcer leurs systèmes de vaccination. Ces financements s’inscrivent dans le cadre plus large de la réponse déployée par le Groupe de la Banque mondiale face à la pandémie, qui aide actuellement plus de 100 pays à renforcer leurs systèmes de santé, protéger les ménages les plus pauvres et installer les conditions propices à la préservation des moyens de subsistance et de l’emploi pour les populations les plus durement touchées.

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